Les licences des logiciels libres

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SOMMAIRE

  1. INTRODUCTION
  2. Problématique
    1. Définition du terme « logiciel libre »
    2. Différences entre logiciel libre et Open Source
    3. Le support technique d’un logiciel libre
    4. La pérennité d’un logiciel libre
    5. Les droits
  3. Panorama des licences
    1. Les licences libres copyleft
      1. La licence GPL (General Public License)
      2. La licence GDL (General Documentation License)
      3. La licence LGPL (Lesser General Public Licence)
    2. Quelques licences libres non copyleft
    3. Tableau récapitulatif des principales licences de logiciels libres
    4. Les critères d’une licence libre
    5. Les licences compatibles avec la licence GPL
  4. Les logiciels
    1. Les serveurs
    2. Les environnements de développement
    3. Les systèmes de gestion de base de données
  5. CONCLUSION
  6. Bibliographie

I. INTRODUCTION

Le concept du logiciel libre est né de communauté scientifique universitaire. Dans ce domaine, il est courant d’échanger des connaissances ou des réflexions. D’ailleurs dans les années 60, les programmeurs qui travaillaient essentiellement dans les laboratoires étaient payés pour programmer et non pas pour créer des logiciels commerciaux. Cependant avec l’essor de l’informatique à la fin des années 70, la plupart des informaticiens travaillaient pour le compte de sociétés privées pour créer des logiciels propriétaires destinés à la vente.

En 1984, Richard Stallman, un chercheur du MIT, démarra le projet GNU. Ce projet visait à faire en sorte que personne ne se trouve jamais tenu de payer pour du logiciel. Il sentait essentiellement que le savoir que constitue un programme exécutable (ce que l'industrie informatique appelle le code source) devrait être libre. S'il ne l'était pas, raisonne-t-il, un petit mais puissant groupe dominerait l'informatique.

Alors que les entreprises informatiques gardaient en secret le code source de leur programme pour assurer leurs revenus, Stallman considérait les sources des programmes comme un savoir scientifique. Elles devaient être ainsi partagées et distribuées. Le principe du projet GNU et de la Free Software Foundation (l'organisation gérant le projet GNU créé par Stallman) est que le code source accélère le progrès en matière d'informatique car l'innovation dépend de la diffusion du code source. Le projet GNU devait fournir un système d’exploitation libre (Linux) et un ensemble de logiciels libres fonctionnant dessus.

Stallman s'est préoccupé de la manière dont le monde réagirait au logiciel libre. La connaissance scientifique est souvent dans le domaine publique. Cependant un logiciel dans le domaine public peut être détourné par les sociétés privées. Ainsi il a créé la première licence pour les logiciels libres.

Dans ce document, nous essayerons de donner une définition complète du terme « logiciel libre ». Ensuite nous ferons état des différentes licences existantes des logiciels libres. Pour finir nous citerons les logiciels libres susceptibles à être utilisés dans le cas du développement d’un Système de Management de l’Information.

II. Problématique

1. Définition du terme « logiciel libre »

D'après les statuts de l’AFUL , sont considérés comme libres les logiciels disponibles sous forme de code source, librement re-distribuables et modifiables, selon des termes proches des licences «GPL» (General Public Licence), «Berkeley» ou «artistique» et plus généralement des recommandations du groupe « Open Source».

Les logiciels libres sont des programmes comme les autres, mais protégés par un type de licence particulier. L’expression « Logiciel libre » fait référence à la liberté pour les utilisateurs d’exécuter, de copier, de distribuer, d’étudier, de modifier et d’améliorer le logiciel. Plus précisément, selon la définition de la Free Software Foundation (FSF), un logiciel libre répond à quatre types de liberté pour l’utilisateur du logiciel :

  • Utilisation - la liberté d'utiliser le logiciel, pour quelque usage que ce soit (liberté 0)
  • Étude - la liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à ses propres besoins. L'accès au code source est une condition requise pour tout ceci. (liberté 1)
  • Redistribution - la liberté de redistribuer des copies de façon à pouvoir aider son voisinage. (liberté 2)
  • Modification - la liberté d'améliorer le programme, et de diffuser vos améliorations au public, de façon à ce que l'ensemble de la communauté en tire avantage. L'accès au code source est une condition requise pour tout ceci. (liberté 3)

    Les logiciels libres s’opposent aux logiciels dits propriétaires, qui interdisent de lire ce code : seul le propriétaire du code (en général l’entreprise qui l’a créé) a le droit d’y accéder. Les logiciels libres, c’est comme si au restaurant le chef vous révélait la recette de ses spécialités, au lieu de seulement vous les préparer !

    Les logiciels libres existent depuis les années 70, quand des chercheurs et programmeurs américains ont voulu revenir à l’esprit de partage qui avait disparu de la communauté informatique des années 80, selon eux trop centrée sur le commerce et non sur la qualité des produits. Aujourd’hui, le projet GNU (http://www.gnu.org/home.fr.html) incarne l’esprit des logiciels libres.

    Un logiciel libre n'est pas forcément gratuit. L'ambiguïté provient de l'expression d'origine, free software, puisqu'en américain free signifie aussi bien libre que gratuit. D’ailleurs, la FSF encourage ceux qui distribuent des logiciels libres à les faire payer le prix qu'ils veulent ou peuvent. La seule condition est que les sources de ces logiciels doivent être disponibles gratuitement pour quiconque en fait la demande. Dans la pratique, nombre de logiciels libres se trouvent gratuitement sur certains sites Internet. Des versions payantes, souvent très bon marché, sont commercialisées par des entreprises sous la forme de CD-ROM, avec notice complète, et contrat d'assistance à l'installation ou de maintenance. Les sociétés MandrakeSoft (France), RedHat (USA), Caldera (USA) et SuSE (Allemagne) distribuent ainsi différentes versions de Linux. De plus, de nombreux éditeurs incluent dans leurs distributions des outils ou scripts de configuration placés sous une licence spécifique de manière à limiter la réutilisation de leur travail par d’éventuels concurrents.

    2. Différences entre logiciel libre et Open Source

    La signification évidente de « Open source » est "Vous pouvez voir le code source". Cette catégorie de logiciels n'est clairement pas la même que celle de logiciels libres. Elle inclut les logiciels libres, mais aussi les logiciels semi libres, et même les logiciels non libres. L'Open Source Definition permet donc plus de libertés que la GPL. Elle permet surtout une plus grande promiscuité lors d'un mélange de code propriétaire avec du code open source. Il existe plusieurs versions de la définition d'un logiciel open source. Voici les éléments principaux de cette définition (version 1.9) :

  • Redistribution libre et gratuite
    La licence ne doit pas restreindre la vente ou la distribution du logiciel libre intégré dans un autre logiciel contenant des programmes de différentes origines. La licence ne doit pas exiger de compensation d'aucune sorte en échange de cette intégration.

  • Code source
    Le programme doit inclure le code source, et doit autoriser la distribution du code source comme de l'exécutable compilé. Quand une forme quelconque du produit est distribuée sans le code source, il doit être clairement indiqué par quel moyen il est possible d'obtenir le code source, pour une somme qui ne doit pas excéder un coût raisonnable de reproduction, ou en le chargeant gratuitement via Internet. Le code source doit être la forme privilégiée par laquelle un programmeur modifie le programme. Un code source délibérément confus est interdit. Les formes intermédiaires de code source, telles que celles résultant d'un pré processeur ou d'un traducteur, sont interdites.

  • Travaux dérivés
    La licence doit autoriser les modifications et les travaux dérivés, et doit permettre leur distribution dans les mêmes termes que la licence du logiciel d'origine.

  • La licence ne doit pas imposer de restrictions sur d'autres logiciels
    La licence ne doit pas imposer de restrictions sur d'autres logiciels distribués avec le programme sous licence. Par exemple, la licence ne doit pas exiger que les autres programmes distribués sur le même support physique soient aussi des logiciels libres.

    C'est sur ce dernier point que la vision du logiciel libre de Stallmann, créateur de la Free Software Foundation, diffère de celle des partisans de l'Open Source. Cela a partiellement divisé la communauté Linux. Concrètement, cela a débouché sur le développement de deux environnements graphiques distincts pour Linux: KDE pour les partisans Open Source et Gnome pour la GNU / GPL.

    3. Le support technique d’un logiciel libre

    Le support technique est un des principaux points faibles du logiciel libre. Leurs concepteurs ne sont pas, en général, rétribués pour écrire les documentations ou pour assurer le support. Il peut ainsi devenir difficile pour l’utilisateur d’obtenir des solutions concernant un problème sur l’utilisation d’un logiciel libre. La problématique suivante se pose : « Comment assurer un support technique pour les logiciel libre à moindre frais ? ».

    Les réponses sont variées, mais elles n’engagent en général aucune responsabilité contractuelle qui garantirait l’obtention d’une réponse satisfaisante dans un délai raisonnable. Les méthodes les plus courantes pour obtenir de l’aide consistent à s’abonner à des listes de diffusion spécialisées ou à fréquenter les forums de discussion. Cependant l’utilisateur n’est jamais certain d’obtenir une réponse pertinente (autre que « it’s a faq » ou « already asked this month [1] »). Il faut noter que l’anglais est la langue la plus utilisée et ainsi on constate que très peu de logiciels libres disposent d’informations localisées à un pays particulier.

    Quelques sociétés commencent à fournir un support technique de qualité pour des logiciels « open source », mais les prix pratiqués sont identiques à ceux des supports techniques des produits commerciaux. D’autre part, des sociétés intègrent des logiciels « open source » dans leurs produits stratégiques et participent au financement des fondations qui développent des solutions libres. IBM, par exemple, intègre le serveur HTTP Apache au sein de son serveur d’application J2EE WebSphere.

    4. La pérennité d’un logiciel libre

    Le mode de développement communautaire de la plupart des logiciels libres (du moins ceux dont l'utilité est réelle en entreprise) garantit une pérennité au moins aussi grande que celle des applications propriétaires. Si un groupe de programmeurs décide subitement d'arrêter un logiciel, il y a de grandes chances qu'un autre groupe de développement reprenne le flambeau et assure la maintenance. Il est plus fréquent de voir une entreprise qui fait faillite ou décide d'arrêter un logiciel propriétaire pas assez rentable.

    Cependant, un logiciel libre par nature ne peut pas mourir de la même manière q’un logiciel propriétaire. L’accès au code et sa libre modification permettent à n’importe quelle personne de participer au développement d’un logiciel libre.

    Les méthodes de création de logiciels libres sont, par nature, relativement anarchiques ou plutôt auto organisées par rapport à celles de création de logiciels commerciaux. Un logiciel libre n’est pas obligatoirement de meilleure facture qu’un logiciel commercial équivalent. Si tout le monde part d’une même base et modifie ou améliore cette base pour son application personnelle, le logiciel ne bénéficie plus d’une amélioration collective. Il faudrait que chaque personne qui l’améliore de son coté puisse faire partager à toutes les autres son travail. Pour assurer la pérennité d’un logiciel, une entité doit centraliser les modifications pour les partager entre les développeurs et doit prendre des décisions sur l’évolution du logiciel.

    En général les licences de logiciels possèdent une clause de non garantie, déclarant que « le logiciel est fournit en l'état, sans aucune garantie, fut-elle explicite ou implicite, pas même la garantie implicite d'adaptation à un objectif quelconque [...] Aucun dommage causé par l'utilisation du logiciel ne pourra être reproché à l'auteur »

    Ce genre de clause, justifiable quand elle s'applique à un logiciel gratuit et qu'on a la possibilité de modifier, peut sembler scandaleuse lorsqu'elle s'applique à un logiciel payant et propriétaire. Que ce soit ainsi un logiciel payant ou gratuit, la clause de non garantie est la même.

    5. Les droits

    Le droit d’auteur a été choisi comme mode de protection privilégié du logiciel. Le logiciel ainsi que le matériel de conception préparatoire (qui se définit traditionnellement comme l’ensemble des travaux de conception aboutissant au développement d’un programme, à la condition toutefois qu’ils soient de nature à permettre la réalisation d’un programme d’ordinateur à un stade ultérieur) revêtent donc le caractère d’oeuvre de l’esprit et bénéficient à ce titre d’une protection fondée sur le droit d’auteur, à la seule condition qu’ils soient originaux c’est-à-dire qu’ils portent la marque intellectuelle de leur auteur.

    De fait l’article L 112-2 du code de la propriété intellectuelle est libellé comme suit : « Sont considérés notamment comme oeuvre de l’esprit au sens du présent code [...] les logiciels, y compris le matériel de conception préparatoire ».

    Le logiciel libre, en tant que logiciel est donc appréhendable par le droit. Les développeurs qui participent collectivement à un tel logiciel n’abandonnent pas leur droit d’auteur. Le logiciel fruit de leur collaboration n’appartient pas au domaine public mais demeure la propriété de ses créateurs. Les auteurs d’un logiciel libre concèdent seulement à chacun le droit d’utiliser leur oeuvre, un droit d’usage, à la condition que toutes améliorations ultérieures soient rendues publiques et que le logiciel ainsi modifié circule librement.

    III. Panorama des licences

    Les particularités des logiciels libres en matière juridique viennent en grande partie du système de licence qui régissent la concession, par le créateur du logiciel aux utilisateurs, d’un droit d’usage. Une licence est en fait un contrat ou un document régissant l’utilisation d’un logiciel.

    Ces licences témoignent de l’inventivité des auteurs qui ont su adapter pour chaque type d’utilisation une protection juridique adéquate en superposant au droit d’auteur « traditionnel » le mécanisme des licences qui impose par voie conventionnelle - la loi des parties - le respect des principales caractéristiques des logiciels libres.

    1. Les licences libres copyleft

    Le logiciel sous copyleft est un logiciel libre, dont les conditions de distribution interdisent aux nouveaux distributeurs d'ajouter des restrictions supplémentaires lorsqu'ils redistribuent ou modifient le logiciel. Ceci veut dire que chaque copie du logiciel, même si elle a été modifiée, doit être un logiciel libre. Dans le projet GNU, presque tous les logiciels que créés sont soumis au copyleft, car le but est de donner à chaque utilisateur les libertés garanties par le terme « logiciel libre ».

    Le copyleft est un concept général; pour l'appliquer à un programme, vous avez besoin d'un ensemble de termes relatifs à sa distribution. Il y a de nombreuses façons d'écrire ces conditions de distribution.

    La licence sous copyleft stricte comporte un inconvénient majeur. En effet en intégrant un logiciel libre à un produit commercial, cette licence exige que le code source du produit issu de cette fusion soit également livré. A l’inverse, la permissivité de la licence de domaine public peut rendre possible l’appropriation de tout ou partie d’un logiciel libre.

    i. La licence GPL (General Public License)

    La GPL est un ensemble spécifique de conditions de distribution pour « copylefter » un programme. La licence GPL est utilisée dans le projet GNU. Si on distribue (y compris commercialement) un programme sous GPL ou une version modifiée de celui-ci, on est tenu de fournir les sources (ou les sources de la version modifiée). Si on le modifie, on est tenu de placer le résultat également sous GPL. C'est également le cas des programmes qui sont développés à partir d'une base sous GPL. La licence GPL interdit toute tentative de réappropriation ultérieure du code d’un logiciel par quiconque. Seul l'auteur du programme (celui qui l'a placé sous GPL), a le droit de transgresser les règles, et d'incorporer, par exemple, ses programmes placé sous GPL dans des programmes qui eux, ne le sont pas.

    Ce caractère infectieux et viral de la GPL empêche dans certain cas l'interopérabilité avec des programmes placés sous d'autres licences, mais a des conséquences intéressantes en matière de garanties pour l'utilisateur ou le programmeur bénévole, qui se traduisent par des projets de développement souvent plus dynamiques.

    La liberté de redistribution n’implique pas la gratuité, en effet le texte de la licence dispose « vous pouvez demander une rétribution financière pour la réalisation de la copie et demeurez libres de proposer une garantie assurée par vos soins, moyennant finances ». Cette rétribution concerne les services assurés (prise en charge des frais de copie et services de garantie) et non pas le produit en tant que tel.

    ii. La licence GDL (General Documentation License)

    La FDL est une licence pour la documentation technique, reposant sur les idées de la GPL. Les notions de codes «source» et «binaire» sont remplacées par des formats «transparents» ou «opaques».

    iii. La licence LGPL (Lesser General Public Licence)

    La LGPL (Licence Publique Générale Limitée) est une version particulière de la GPL (appelée Library General Public License avant de devenir Lesser General Public License), pour les bibliothèques de programmation. Ce sont les mêmes idées, reformulées dans le cas particulier des bibliothèques. Désormais, la FSF et le projet GNU dissuadent d'utiliser cette licence. Ils estiment que, stratégiquement, elle n'est plus nécessaire.

    Cette licence est compatible avec la licence GPL mais n’est pas une licence copyleft majeure. En effet, elle permet le lien avec des logiciels non libres. On peut à tout moment convertir une instance d'un programme LGPL en programme GPL. Mais on ne peut ensuite plus reconvertir cette instance, ni tout ce qui en dérive, en programme sous LGPL.

    2. Quelques licences libres non copyleft

    Les licences BSD et la licence X11

    Les BSD1, BSD2 et X11 sont des licences fort proches, utilisées dans les systèmes BSD (Berkeley Software Distribution) libres (FreeBSD, OpenBSD, NetBSD) ou le système de fenêtrage X (X Window System), qui assure les fondations de tous les modes graphiques pour les Unix.

    Quiconque a le droit d'utiliser ce code source, de ne redistribuer qu'une version binaire ou d’en faire ce qu’il veut tant que l'auteur est cité dans les produits dérivés de son travail. Un logiciel sous ces licences est donc libre mais pas viral. Leur différence principale avec la GPL est qu'il est possible de rendre du code propriétaire, en n'en publiant qu'une version binaire. Ce sont des licences libres fort simples, proches du domaine public. Dans le cas des licences de type BSD, il faut toujours faire état de sa provenance sous différentes formes (publicité, documentation, fichier LISEZMOI, ...).

    Les licences Netscape

    Netscape est à l’origine de ces licences avec la « Netscape Public Licence » (NPL), qui couvre le code source du logiciel de navigation sur Internet « Communicator », et la « Mozilla Public Licence » (MPL) conçue pour les développeurs souhaitant proposer de nouveaux modules pour le navigateur. Ces licences imposent la publication de toutes modifications du code source mais n’empêchent pas d’intégrer des modules propriétaires livrés eux sans leur code source.

    Il est possible de modifier les sources mais il faut spécifier qu’il s’agit de version modifiée. Le code source des modifications doit être disponible. La version modifiée doit être sous cette licence. La distribution du code exécutable peut se faire sous une autre licence si ses termes sont compatibles avec ceux de la licence Mozilla.

    La licence publique Sun

    Cette licence est identique à la licence publique Mozilla. La seule différence est que les termes relatifs à Netscape ont été remplacés par ceux de Sun. Cette licence n’a rien à voir avec la licence Sun Community qui est une fausse licence de logiciel libre. En effet, cette dernière interdit de modifier librement les sources si on ne fait pas partie de l’organisation de développement et de les distribuer.

    La licence Artistique (non originale)

    La Licence Artistique est la licence de distribution de Perl, moins contraignante que la GPL du point de vue des entreprises. Elle permet l'interopérabilité avec des produits non libres, que la GPL interdit dans certains cas.

    La licence du domaine public

    Le logiciel du domaine public est un logiciel non soumis aux droits d'auteurs (ou copyright). L'auteur a ainsi renoncé à tous ses droits. Parfois, le terme « domaine public » est utilisé d'une façon peu précise pour « libre » ou « disponible gratuitement ». Toutefois, « domaine public » est un terme légal qui signifie précisément que le logiciel n'est pas « soumis au copyright ». Un logiciel du domaine public n’est pas un logiciel libre.

    Les logiciels semi libres

    Le logiciel semi libre est un logiciel qui n'est pas libre, mais qui s'accompagne de la permission pour les utilisateurs de l'utiliser, de le copier, de le distribuer, et de le modifier (y compris pour la distribution des versions modifiées) dans un but non lucratif. Ces logiciels présentent l’inconvénient de ne pas pouvoir être utilisable sur un système d’exploitation libre.

    3. Tableau récapitulatif des principales licences de logiciels libres

    Licence Mélange avec du code non libre Modifications gardées secrètes Tout le monde peut changer la licence Privilèges aux détenteurs concernant vos modifications Compatibilité avec GPL
    GPL N N (distribution) N N O
    LGPL O N (distribution) N N O
    BSD originale O O N N N
    BSD modifiée O O N N O
    NPL O O N O N
    SPL O O N O N
    Domaine public O O O N O

    4. Les critères d’une licence libre

    Distribution

    La licence ne doit pas restreindre la vente ou la distribution du logiciel libre intégré dans une autre logiciel contenant des programmes de différentes origines. La licence ne doit pas exiger de compensation d'aucune sorte en échange de cette intégration.

    Le code source

    Le programme doit inclure le code source, et doit autoriser la distribution du code source comme de l'exécutable compilé. Quand une forme quelconque du produit est distribuée sans le code source, il doit être clairement indiqué par quel moyen il est possible d'obtenir le code source, pour une somme qui ne doit pas excéder un coût raisonnable de reproduction, ou en le chargeant gratuitement via Internet. Le code source doit être la forme privilégiée par laquelle un programmeur modifie le programme. Un code source délibérément confus est interdit. Les formes intermédiaires de code source, telles que celles résultant d'un pré processeur ou d'un traducteur, sont interdites.

    Modification

    La licence doit autoriser les modifications et les travaux dérivés, et doit permettre leur distribution dans les mêmes termes que la licence du logiciel d'origine.

    Distribution du code source

    La licence peut restreindre la distribution du code source modifié seulement si elle autorise la distribution de patchs avec le code source, dans le but de modifier le programme à la compilation. La licence doit explicitement permettre la distribution de logiciels obtenus à partir du code source modifié. La licence peut exiger que les travaux dérivés portent un nom ou un numéro de version différents du logiciel d'origine.

    Non-discrimination

    La licence ne doit pas être discriminative à l'encontre de personnes ou de groupes de personnes

    La licence ne doit pas restreindre ni interdire l'usage du logiciel à un quelconque domaine d'activité. Par exemple, il ne peut interdire l'usage du logiciel dans le cadre d'une activité professionnelle, ou en exclure l'usage pour la recherche génétique.

    Droits

    Les droits attachés au programme doivent s'appliquer à tous ceux à qui il est distribué sans qu'il leur soit besoin de se conformer à des termes de licence complémentaires

    Les droits attachés au programme ne doivent pas dépendre du fait que le programme fait partie d'un logiciel en particulier. Si le programme est séparé du logiciel dans lequel il est intégré, et utilisé ou distribué selon les termes de la licence, toutes les parties à qui le programme est redistribué doivent avoir les mêmes droits que ceux accordés avec le logiciel dans lequel il est intégré à l'origine.

    Possibilité de distribuer des logiciels non libres avec un logiciel libre

    La licence ne doit pas imposer de restrictions sur d'autres logiciels distribués avec le programme sous licence. Par exemple, la licence ne doit pas exiger que les autres programmes distribués sur le même support physique soient aussi des logiciels libres

    5. Les licences compatibles avec la licence GPL

    Compatible avec produits sous GPL

    GNU GPL GNU LGPL Licence de Guile
    Licence X11 Licence Expat Standard ML of New Jersey Copyright License
    Licence générale Cryptix Licence modifiée BSD Licence de ZLib
    Licence iMatix Standard Function Library. Licence du W3C Licence Database Berkeley
    Licence OpenLDAP Licence artistique clarifiée Licence Artistique 2.0
    Licence publique Zope 2.0 Licence Intel Open Source Licence Netscape Javascript
    Licence eCos 2.0 Licence Eiffel Forum 2.0 Licence Perl
    Domaine public

    Non compatible avec des produits sous GPL

    Licence public Affero General Licence publique Arphic Licence BSD Originale
    Licence Academic Free v1.1 Licence Open Software v1.0 Licence Apache v1.0 et v1.1
    Licence publique Zope v1. Licence de xinetd Licence de Python
    Licence publique IBM v1.0 Licence Common Public v1.0 Licence Phorum v1.2
    Licence publique Mozilla (MPL) Licence Netizen Open Source (NOSL) Licence publique Interbase
    Licence publique Sun Licence publique Netscape (NPL) Licence Jabber Open Source v1.0
    Licence Sun Industry Standards Source v1.0 Licence publique Q (QLP) v1.0 Licence PHP v3.0
    Licence Zend v2.0 Licence FreeType Licence Nokia Open Source
    Licence publique LaTeX Project Licence Vim v5.7 Ancienne licence OpenLDAP v2.3

    IV. Les logiciels

    1. Les serveurs

    JOnAS d’ObjectWeb

    http://www.objectweb.org/jonas/

    JOnAS est un serveur J2EE libre et gratuit soumis à la licence LGPL (v2.1 ou supérieure). Toute modification de JOnAS doit donc rester sous cette licence. Cependant il est possible de faire inter-opérer ce serveur avec des produits non libres. JOnAS est selon moi le meilleur serveur J2EE libre grâce au respet de la spécification J2EE, à la qualité de sa documentation et au sérieux de ses développeurs.

    JOnAS est développé par le consortium Objectweb spécialisé sur les intergiciels, à l'origine créé par l'INRIA, France Télécom R&D et Bull/Evidian en 1999. L'Objectweb a maintenant une réputation comparable à celle de la fondation Apache, s'occupe de plus de 35 projets libres et rassemble plus de 30 entreprises (Red Hat, MandrakeSoft, SUZE LINUX, Dassault Aviation,etc.)

    JBoss de JBoss Group

    http://www.jboss.org

    JBoss est un serveur J2EE libre et gratuit soumis à la licence LGPL. Il est distribué principalement par JBoss Group une société privée qui fournit des services autour de JBoss. D’ailleurs les documentations complètes de JBoss sont payantes.

    Apache HTTP Server d’Apache Software Foundation

    http://httpd.apache.org

    Apache est le serveur HTTP le plus utilisé avec une part de marché mondial de 63% des serveurs http en août 2002. Il est disponible sous la licence Apache version 1.1 et ainsi incompatible avec les produits sous licence GPL. Une des raisons de cette incompatibilité est qu’il est possible de redistribue Apache sous forme binaire sans en fournir les sources. Il peut être utilisé avec des produits non libres.

    Tomcat d’Apache Software Foundation

    http://jakarta.apache.org/tomcat/

    Tomcat est un serveur Web pour la plateforme J2EE. Il est un conteneur de Servlet qui met à disposition les technologies des JavaServer Pages (JSP) et Servlet. Tomcat est soumis à la licence Apache version1.1.

    2. Les environnements de développement

    Eclipse d’un consortium

    http://www.eclipse.org

    La plateforme de développement Eclipse est libre et gratuite soumise à la licence CPL (Common Public Licence). Cependant les plugins qui peuvent s’ajouter à la plateforme ne doivent pas obligatoirement être soumis à cette licence. Eclipse peut être inclus dans un environnement de produit commercial : IBM vend l’IDE WSAD (Websphere Studio Application Developper) composé d’un workbench basé sur Eclipse et d’un ensemble de plug-ins. Cette licence n’est pas compatible avec la licence GPL.

    NetBeans

    http://www.netbeans.org

    Le code source de NetBeans est disponible sous variante du le licence publique Mozilla, la licence publique Sun (SPL) qui n’est pas compatible avec la licence GPL. Le logiciel ainsi couvert peut être plus ou moins inclus dans un environnement de produit commercial. Sun One Studio est un produit commercial de Sun basé sur Netbeans.

    Ant

    http://ant.apache.org

    Ant est un outil basé sur Java qui permet de construire des applications Java à l’image de Make. Son principal avantage est d’être multi OS et d’utiliser des fichiers XML. Le produit est sous licence Apache 1.1 et est souvent inclus dans les environnements de développements (Eclipse, Netbeans, JBuilder…)

    3. Les systèmes de gestion de base de données

    MySQL

    http://www.mysql.com

    MySQL et ses outils sont disponibles sous la licence GPL. Cette base de données est ainsi compatible dans les termes de cette licence avec les logiciels libres compatibles avec la licence GPL. MySQL sous GPL ne peut pas être utilisée avec un logiciel propriétaire.

    Cependant MySQL est également disponible sous une licence commerciale pour être utilisée avec des applications propriétaire ou libre non compatible GPL. Sous cette licence la société MySQL AB prend ses responsabilités concernant son logiciel (contrairement à la licence GPL qui ne fournit aucune garantie). A titre indicatif, une licence de MySQL Pro est de 440$.

    SAP DB

    http://www.sapdb.org

    SAP DB est un SGBD/R libre. Ainsi, aucune autorisation spéciale ou paiement ne sont demandés pour distribuer SAP DB ou un partie du logiciel.

    Le noyau de la base de données est sujet à la licence GPL. Si SAP DB fait partie d’une distribution de logiciels, il faut obligatoirement fournir le code source de la base de données.

    Si SAP DB est distribué sous forme de CD-ROM, les sources doivent accompagner les programmes binaires.

    Si SAP DB est distribué par téléchargement, un lien doit mettre les sources en accès sur le serveur du distributeur.

    Les interfaces de SAP DB sont sujettes à la licence LGPL. Cela signifie qu’elles peuvent être reliées à des programmes non libres. Ainsi il est possible d’utiliser SAP DB dans un environnement commercial. En effet, un logiciel propriétaire accède aux interfaces qui, quant à elles, ont le droit d’accéder au noyau de la base.

    Les clients SAP DB sont sujets à la licence LGPL. Il est possible de les intégrer à des logiciels non libres.

    Toute modification des sources de SAPDB, de ses interfaces ou de ses clients doit rester sous la licence respective.

    PostgreSQL

    http://www.postgresql.org

    PostgreSQL est disponible sous la licence BSD car en fait ce SGBD était un prototype de recherche de l’université de Berkeley. La licence permet d’utiliser le SGBD avec d’autres logiciels non libres.

    Le SGBD est gratuit que ce soit pour un usage commercial ou non.

    Interbase Open Source

    http://community.borland.com/interbase/

    Interbase est la base de données de Borland. Cette base de données est devenue libre suite à une décision de son éditeur même s’il maintient une version propriétaire. Ce SGBD repose sur la licence publique Interbase (IPL). Elle est très proche de la licence publique Mozilla. Comme MPL, IPL a des restrictions qui ne lui permettent pas d’être compatible avec la licence GPL.

    Interbase peut être utilisée avec des logiciels non libres et même pour un usage commercial.

    McKoi

    http://mckoi.com/database/

    McKoi est un système de gestion de bases de données spécialement écrit pour la plateforme Java. Le projet est en avril 2003 encore en développement.

    Ce SGBD est sous licence GPL et est gratuit. Il ne peut pas être directement utilisé par un logiciel dont la licence n’est pas compatible GPL. Cependant avec des interfaces (ODBC, JDBC…), il est possible d’utiliser cette base de données avec des logiciels non compatible GPL.

    V. CONCLUSION

    Les logiciels libres répondent à une définition très stricte. D’ailleurs, il ne faut pas confondre les termes « logiciel libre » et « open source » qui ne diffusent pas les mêmes valeurs excepté la visibilité du code source. Ainsi il faut prendre garde aux licences qui sont Open Source mais non libres.

    Pour les licences de logiciel libre sont assez vaste mais pour simplifier la donne, on peut dire qu’il existe la licence GPL, la licence LGPL et les autres.

    En fait, la licence GPL, est une licence « copyleftée » forte qui ne permet pas l’interopérabilité avec certaines licences de logiciels libres et tous les programmes propriétaires.

    La licence LGPL est une licence « copyleftée » faible car elle permet l’interopérabilité avec les licences et programmes précités. Il est ainsi possible d’utiliser des produits sous licence LGPL dans une application commerciale et propriétaire.

    Les autres licences sont « non-copyleftées » et ne posent le plus souvent pas de problèmes pour l’interopérabilité avec des produits commerciaux et propriétaires. Elles sont moins strictes que les licences GPL et LGPL.

    VI. Bibliographie

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